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La Vire
Un cours d'eau
Une beauté à nos portes
Ce n'est pas du joli...joli
Quel gachis
L'aide des spécialistes
De l'espoir
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- Une beauté à nos portes

- Une chirurgie esthétique sur la Vire actuelle

Appliquons ce qui précède à la Vire en effaçant, mentalement, ses barrages. Qu'obtient-on ?

Rapidement, le lit du cours d'eau se reconstitue principalement par ses propres moyens : grâce à sa pente et aux forces qu'il récupère. Les pentes moyennes s'accroissent, puisque l'on regagne les hauteurs de chaque déversoir de barrages. Par exemple, entre Vire et Pont-Fracy, la pente passe de 5 pour mille à 10 ‰ et entre Pont-Farcy et Saint-Lô : de 0,3 ‰ à 2,3 ‰. Le cours d'eau reprend une morphodynamique équilibrée, avec une belle alternance de ses faciès (pools/radiers) c'est à dire une structure naturelle.

- Un nouveau corps, des copains nouveaux

Dans ces conditions, les espèces suivent le mouvement et elles reprennent leur place attribuée au sein de l'écosystème.

Elles recolonisent leurs habitats originels. La limite entre la première et la deuxième catégorie piscicole pourrait probablement être déplacée au niveau de Saint-Lô.

- Des saumons, des truites, des lamproies, des aloses

Les saumons, les truites, les lamproies et les aloses pourront à nouveau utiliser les têtes de radiers et/ou de rapides pour leur frais dès l’amont de Saint-Lô. Les tacons (juvéniles de saumon) s'établissent, quant à eux, un ou deux ans sur les radiers puis dévalent vers l'estuaire, avant la mer. La Vire redevenue naturelle accueillera de plus grands effectifs de poissons migrateurs.

- Des brochets et sa clique (perches, carpes, brêmes, gardons, …)

La zone de prédilection du brochet resterait le secteur des marais, mais il serait encore abondant au-delà de Saint-Lô, présent tant qu'il trouve des zones calmes entre les radiers. En amont de la confluence avec l'Hain, on assiste à une montée en puissance de la truite et de ses comparses.

- … et la Vie est belle

On obtient donc sur ce petit fleuve l'addition de deux grands systèmes s'enchaînant de manière cohérente, abritant une variété de peuplement plus équilibrée. Cette situation, connue il y a encore un siècle et demi, offrirait une grande diversité de pêche dans un milieu dit conforme, c'est-à-dire qui se « débrouille » tout seul pour produire ses poissons en quantité satisfaisante.

Le paysage de la Vire, en amont des marais, se met à ressembler à celui de la Sée… en plus vaste !

Ce système fonctionnel, en équilibre, permettrait aussi une nette amélioration de la qualité de l’eau car sa pleine capacité d’autoépuration lui serait rendue.