Index de l'article
La Vire
Un cours d'eau
Une beauté à nos portes
Ce n'est pas du joli...joli
Quel gachis
L'aide des spécialistes
De l'espoir
Toutes les pages

 

Le cours d’eau, c’est quoi cette bête-là ?

C’est un peu de mécanique,

De la source à la mer, certains paramètres morphologiques tendent à croître : le lit du cours d'eau s'élargit et devient plus profond ; la surface du bassin versant qu'il draine augmente ainsi que le débit. D’autres diminuent : la pente diminue en même temps que l'altitude ; la vitesse du courant et la granulométrie suivent la réduction de la pente.

L'évolution du relief et de la nature des sols font apparaître sur la rivière une alternance de petites zones morphodynamiques dont le courant et la hauteur d'eau sont homogènes : succession de pools (zones calmes et profondes) et de radiers (zones courantes). Leur fréquence s'espace à mesure que l'on se rapproche de l'estuaire. Au gré de la diversité des vitesses de courants, il se crée un système d'érosion/sédimentation qui façonne la forme du cours d'eau dans sa longueur, dans sa largeur et dans sa profondeur.

avec beaucoup de chimie

Les paramètres physico-chimiques évoluent aussi d'amont en aval : l'eau se réchauffe ; elle s'enrichit de matières organiques et minérales que lui amènent le ruissellement diffus des parcelles en berge et ses affluents, ainsi que la dissolution de la roche sur laquelle elle s'écoule ; l’oxygène dissous du cours d’eau, consommé par la matière organique, diminue.

on mélange,

Concrètement, sur le terrain, on passe de ruisseaux frais et oxygénés, dévalant rapidement les pentes sur du gros cailloutis, à de larges bras où l'eau plus ou moins trouble et colorée, chemine en courants lents sur des limons, avant de rejoindre la mer.

et la vie naquit.

La distribution des peuplements animaux et végétaux, dans un cours d’eau, suit ces évolutions physico-chimique et morphologique. En fonction de leur capacité d'adaptation et de leurs besoins, les espèces colonisent les différentes zones qui se succèdent le long du cours d'eau.

Ainsi, les éléments qui constituent un système aquatique s'imbriquent les uns par rapport aux autres pour former une organisation naturelle.

Cette mosaïque se retrouve chez les poissons. C'est ce qui permet de différencier les zonations piscicoles des cours d'eau :

  • Zone à truite
  • Zone à ombre
  • Zone à barbeau
  • Zone à brème

selon le modèle de classification de Huet, en 1949 (Voir figure ci-dessous).Profil de HUET

Depuis cette classification, des études plus fines ont permis de discerner 9 grands types de zones de peuplements homogènes entre la source et l'estuaire sur les cours d'eau d'Europe occidentales (Classification de Verneaux, 1976). Elles sont caractérisées par des espèces dites « repères » parce qu'on les retrouve presque systématiquement dans la zone concernée quel que soit le cours d'eau (exemple : chabot pour les ruisseaux, truites fario et vairon pour les petites rivières froides, brochet pour les grands cours d’eau de plaine, …). Elles vivent avec un cortège d'autres espèces qui peuvent varier selon les régions et les conditions, celles-là sont dites « accompagnatrices ».

Les pêcheurs connaissent bien le classement des cours d'eau en 1ère et 2ème catégorie. Il s'agit de limites administratives, et cette simple organisation reste très réductrice d'un point de vue écologique. Dans la réalité, le remplacement des grandes unités de peuplement se produit de manière très progressive : chaque zone identifiable chevauche celle qui la suit.

Retenons que dans un cours d'eau, chaque espèce occupe une place déterminée par les conditions de son proche environnement et par ses besoins et qu'elle y a un rôle à tenir. « De la source à la mer, la rivière change et ses poissons aussi. Même si beaucoup d'espèces sont dotées d'une grande capacité d'adaptation, la plupart ne prospère vraiment que dans un lit, des berges et une qualité d'eau qui correspondent à leurs besoins ». Quand ces conditions sont satisfaites, le cours d'eau est dit en équilibre : la biodiversité est maximale, sa capacité d'accueil est saturée, le recrutement nécessaire est assuré.

- A retenir

La présence naturelle d'une espèce est dictée par les paramètres régnant dans le milieu ; de la présence et de l'abondance de chaque espèce (pas seulement piscicole), normalement présente dans le milieu, dépend l'équilibre du peuplement.