La Vire
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Des problèmes sur la Vire ? connais pas !
On connaît la Vire pour l'étendue de ses eaux calmes : ses biefs, sur les bords desquels on peut flâner au gré du chemin de halage. Vous la pratiquez parce qu'elle offre l'opportunité de pêche au coup ou bien pour ses carnassiers, bien sûr. On vient de découvrir qu'elle accueille toujours bon nombre de grands migrateurs, mais pas comme on l'imaginait. Il restait quelques mystères que l'on sonde au moyen de nouveaux outils mis à notre disposition. Cette apparente quiétude autour des aménagements qui ont en un temps enrichis le Val de Vire cache pourtant l'appauvrissement de ce milieu aquatique contraint. Les indigestions estivales de la rivière sont là pour nous alerter. Elles sont le symptôme de déséquilibres profonds, le résultat d'un « tout », qui méritent d'être expliqués.
Qui est la Vire ?
- Son physique
Elle prend sa source à Chaulieu, dans le département de l’Orne, à une altitude de 305 mètres et parcourt une distance de 120 km pour se jeter dans la Baie des Veys.
Son bassin versant s'étend sur une superficie de 1 240 km² dont 484 km² appartiennent au Calvados. L’élevage bovin laitier y domine avec les cultures de maïs fourrage. Les autres secteurs économiques s’établissent autour des centres urbains de Vire et de Saint-Lô.
Son cours est encore barré par 24 barrages, 10 dans le département du Calvados et 14 dans celui de la Manche.
Les débits d'eau y sont très contrastés au cours de l’année. La moyenne annuelle s'établit à 13 m3/s. En étiage (périodes de basses eaux), il ne s'écoule que 0,8 m3/s. A la période des hautes eaux (au printemps et en automne), il passe une moyenne de 264 m3/s en crue trentenale (débit observé lors de la crue de janvier 1995) et on estime que le chiffre de 330 m3/s peut être atteint en crue centennale. Il peut s'écouler dans la Vire un débit 300 fois plus important en période de crue qu'en étiage, caractéristique qui correspond à un régime torrentiel. C’est une donnée fondamentale qui va gouverner la vie de ce cours d’eau.
- Sa petite histoire, il était une fois, …
L’histoire locale a eu de profondes répercussions sur le fonctionnement de la Vire. Dès le Moyen Age, les pierres destinées à la construction d’églises et d’édifices civiles, les meules de moulins, étaient transportées par voie navigable sur les principales rivières du Cotentin. Depuis le XVème siècles, Saint-Lô possédait un « Quai à Vin ».
Le barrage de Porribet et l’écluse des Claies de Vire ont été aménagés entre 1833 et 1839. La chenalisation fut poursuivie de 1848 à 1861 de Saint-Lô à Pont-Farcy. Ces aménagements ont été réalisés par monsieur Alfred Mosselman (1810-1867) qui s’est occupé successivement du Canal de Vire-et-Taute et de la chenalisation de la Vire inférieure, puis du canal de Coutances et de la chenalisation de la Vire supérieure. Monsieur Mosselman dirigea, entre autres activités, l’exploitation des carrières de pierre à chaux de la Meauffe et de Cavigny.
La navigation fluviale permettait de transporter de la tangue et de la chaux (57 % du tonnage transporté) pour l’amendement des terres, des matériaux de construction (37 %) et des denrées et objets divers (6 %). En 1881, le trafic atteignait 93 000 tonnes. Il descendit à 53 000 tonnes en 1905. La Vire fut rayée de la nomenclature des rivières navigables par le décret-loi du 28 décembre 1926.
En Centre Manche, on connaît bien le patrimoine hérité des activités économiques empruntant la Vire ; qu'il soit bâti, avec les écluses, ou paysager, avec la chenalisation qui a profondément remodelé son lit. Ces travaux ont été réalisés pour la navigation fluviale, elle aura duré moins d’une centaine d’année. On méconnaît souvent le patrimoine naturel, qui fut avant la navigation source de richesse pour la vallée.